Concept du risque de Transformation
L’activité d’une banque de collecte de dépôt et d’octroi des crédits se traduit essentiellement par la conversion des dépôts à court terme en crédit à long terme. C’est ce qu’on appelle transformation d’échéance.
Ainsi, les banques doivent avoir
une cohérence entre les échéances des avoirs et celles des emplois pour ne pas
subir ce qui couramment appeler le risque de transformation d’échéance.
De façon simplifiée ce risque recouvre
le risque d’illiquidité à diverse échéance futur[1]. Cette simplicité est
conforme à la définition de la liquidité selon Bale, elle « correspond à
la capacité, pour une banque, de financer des augmentations d’actifs et de
faire face à ses engagements lorsqu’ils arrivent à échéance, sans subir de
pertes inacceptables »
Le Ratios « Crédit/Dépôt »
La circulaire de la BCT 2018/10 a
introduit le concept du Ratios « Crédit/Dépôt » qui doit être ramené
à 120% selon le case, en vue d’assurer une meilleure adéquation entre les ressources
et les emplois et de maîtriser le risque de transformation d’échéances
Le numérateur de ce ratio est constitué de l’encours des créances sur
la clientèle en dinars.
Le dénominateur est composé des:
-Encours des dépôts et avoirs de la clientèle en dinars après déduction
des autres sommes dues,
- Encours des certificats de dépôts,
-Toute autre forme d’emprunts en dinars et en devises, à l’exception
des emprunts obligataires et des emprunts sur le marché monétaire
Plan d’Action et sanctions
Toute banque qui ne respecte par ce ratio doit présenter au plus tard 10 jours après le délai de sa déclaration (30 jours après la fin du Trimestre), un plan d’action comportant les mesures à prendre de régulariser le dépassement.
Dans tous les cas, tout
dépassement sera sanctionné par une amende calculée comme suit :
Amende = [Montant des créances en dépassement] x [Nombre de Jour du Trimestre]
x 1% / 360
Scénarios possibles en cas de dépassement
* Amélioration des Dépôts
Le principal scénario possible pour une banque qui octroi des crédits à la clientèle en dépassement dudit Ratios c’est d’améliorer sa politique de collecte des dépôts.
Ce scénario est les plus
rationnel puisque il permet de protéger la banque contre le risque de
liquidité. Toutefois, en cas de surenchère, notamment dans un marché qui
souffre d’un manque de liquidité, ce scénario peut être plus couteux que la
pénalité à payer.
* Tarification des crédits
La banque pour ne pas payer des amendes
sur ses revenus habituels peut prévoir une majoration de ses marges sur les
crédits. Toutefois, ce scénario peut nuire à son image de marque et il est
limité par la réglementation concernant le taux excessif sur les crédits.
* Points ambigüe dans le Ratio Crédits/Dépôts
Quelques points dans la
circulaire BCT 2018/10, sont à mon avis, à éclaircir puisqu’ils affichent des
incohérences dans leurs interprétations :
· *
Le dénominateur englobe les emprunts en devises
dans le dénominateur mais il n’a pas cité les prêts en devise dans le
numérateur.
· *
Les emprunts obligataires ont été exclus du dénominateur
c.-à-d. les banques qui rattachent les crédits à long terme aux emprunts
obligataire, ce qui un bon signe de gestion actif Passif, se trouvent lésé d’avoir
affiché un ratio relativement supérieur.
Auteur: N’hésitez pas à me signaler les erreurs qui peuvent glisser dans cet article afin de les corriger.
[1] Keizer Bernard. La gestion des risques dans les banques, Revue d'économie
financière, n°27, 1993. L’industrie bancaire. pp. 345-364.
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