Lors de sa réunion tenue le 28 octobre 2015, le Conseil a pris
connaissance des principales évolutions de la conjoncture économique
internationale et a passé en revue les principaux indicateurs
économiques, monétaires et financiers, ainsi que les dernières
évolutions de la situation économique sur le plan national. Le Conseil a
également examiné l’évolution de l’activité du secteur bancaire, ainsi
que les transactions - et les interventions de la Banque Centrale- sur
le marché monétaire et le marché des changes.
Le Conseil a débattu de l’ensemble des évolutions précitées et a noté,
en particulier, la révision à la baisse du taux de la croissance
économique attendu pour l’année en cours (0,5%), selon les dernières
données actualisées du Budget économique, et qui devrait atteindre 2,5%
l’année prochaine. Ceci augure du passage de l’économie nationale d’une
situation de récession, actuellement, à une période de reprise
coïncidant avec le démarrage du plan quinquennal 2016-2020, une reprise
qu’on espère annonciatrice d’un cycle haussier de croissance positive.
En outre et se référant aux derniers indicateurs financiers et
monétaires, le Conseil a constaté le ralentissement du rythme de
financement de l’économie par le secteur financier ayant touché la
plupart des secteurs productifs, ce qui reflète l’affaiblissement de la
demande des crédits, notamment ceux orientés vers l’investissement comme
en témoigne la baisse du taux d’accroissement des concours à l’économie
à 3,3%, au cours des neuf premiers mois de l’année, contre 6,8% pour la
même période de 2014.
Dans ce contexte, le conseil a enregistré la contraction des besoins en
liquidité du secteur bancaire, ce qui a engendré une baisse du volume
de refinancement par la Banque Centrale revenant de 6,4 milliards de
dinars enregistrés le 14 juillet 2015 (soit le plus haut niveau depuis
le début de l’année) à 4,9 milliards le 26 octobre courant, ce qui a
permis de maintenir le taux d’intérêt sur le marché monétaire à des
niveaux proches du taux directeur de la BCT, soit une évolution positive
qui reflète la stabilisation de ce marché.
Concernant les dernières évolutions et les anticipations de
l’inflation, le Conseil a enregistré la nette décélération du rythme de
progression des prix au cours de la période récente et qui devrait se
poursuivre durant la période restante de l’année. En effet, le taux
d’inflation moyen n’a pas dépassé 4,2% au cours du troisième trimestre
contre une moyenne de 5,5% durant le premier semestre sous l’effet,
principalement, de la détente des pressions sur les prix des produits
alimentaires, notamment les produits frais, en rapport avec, entre
autres, l’affaiblissement de la demande en relation avec le repli de
l’activité touristique, d’une part, et la stabilisation des prix des
produits encadrés, d’autre part, sachant, par ailleurs, que l’inflation
sous-jacente (hors produits frais et encadrés) demeure à des niveaux
élevés (5,6% à fin septembre contre 5,3% un an plus tôt).
Après délibération à la lumière des évolutions précitées, notamment
celles concernant la tendance récente de l’inflation, et afin de
contribuer à favoriser les conditions propices à la relance de
l’investissement et à la reprise de l’activité économique, le Conseil a
décidé de baisser le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale de
50 points de base pour le ramener à 4,25%.
Source: http://www.bct.gov.tn
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